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Le destin de Mayamé

Chapitre 1

Il était une fois, une petite fille courageuse et sage qui s’appelait Mayamé. Elle vivait dans une petite tribu indienne paisible, avec sa mère. Son père, guerrier volontaire, avait choisi de partir dans une autre tribu où il pouvait chaque jour s’entrainait à l’art du combat.

Mayamé passait ses journées à aider sa mère en lavant le linge à la rivière, en fabriquant des besaces et en s’amusant avec ses amis.

Certains après-midi, le grand chamane leur apprenait à distinguer les plantes, à respecter les animaux et la végétation.

Le soir, autour du feu, le chef du village racontait de grandes aventures vécues par des êtres au destin exceptionnel et le chamane parlait du monde des esprits.

Les musiciens jouaient au son du tambour ce qui faisait dansaient les adultes autour du feu.

Et les jours passaient ainsi, tranquillement.


Chapitre 2

Un jour, alors qu’elle lavait le linge à la rivière, une tunique, chère à sa mère, tomba dans le ruisseau. Elle essaya de la rattraper, mais la tunique glissa rapidement dans l’eau. Elle mit le reste du linge à l’abri et la suivit dans la rivière. C’était amusant de se laisser glisser par le courant. Le soleil chauffait sa peau et l’eau fraiche chatouillait sa chair.

La belle tunique continuait sa course folle surfant, sur la rivière. Elle traversa une grosse pierre, s’échappa d’une branche jusqu’à arriver au bord d’une prairie, où broutait un beau cheval blanc.


Chapitre 3

Quand Mayamé rattrapa la tunique, elle était loin de sa tribu. Mais à cet instant, elle s’en moquait, car elle était attirée immanquablement par ce beau cheval blanc. Elle ne pouvait détournait les yeux de ce sublime animal. Tout son être était tourné vers lui. Elle senti monter en elle une envie de le toucher et de monter sur son dos. Sans comprendre ce qu’il se passait, elle s’approcha du beau cheval blanc qui s’agenouilla pour qu’elle puisse monter sur lui. C’est comme si il comprenait ce qu’elle voulait. Et tout cela était tellement naturel.

Elle mit ses mains sur son museau et son front sur celui du cheval et entendit « VISSIA ».

- Bonjour Vissia, je suis Mayamé, de la tribu des Zomenpé

- Bonjour Mayamé, je suis venue te chercher car mon ami Ekléya court un grave danger

C’était un dialogue d’esprit à esprit et Mayamé fut très étonnée de comprendre parfaitement ce que lui disait son nouvel ami, alors qu’aucun son ne sortait de sa bouche …

- Ne sois pas surprise Mayamé, tu es une grande et belle âme. Tu es celle qui a été choisi pour sauver Ekléya. Acceptes-tu cette mission ?

Le cœur de Mayamé, se mit à battre très vite et très fort. Elle sentait que tout cela était juste, comme si elle avait toute sa vie attendu ce moment.

- Oui Vissia, je l’accepte

- Sache cependant que cette mission est difficile, elle va te demander beaucoup de courage. Je vais te ramenai à ton village. Prend le temps de réfléchir cette nuit et demain donne-moi ta réponse.

Il l’invita à monter sur son dos et galopa jusqu’au début de la rivière où elle avait laissé son linge. Elle descendit et récupéra les tissus. Son nouvel ami la regardait intensément.

- Comment te retrouverai-je demain ?

- Laisse toi porter par le courant de la rivière, il t’amènera directement à moi

Et il disparut, galopin, tel le vent à travers la plaine



Chapitre 4

Mayamé retrouva son village et ses amis. Elle continua sa journée comme à l’accoutumé, mais tous ceux qui la croisait voyait qu’elle était dans ses pensées.

Avant la soirée du feu, sa mère, inquiète de son attitude, alla consulter le chamane. Il fit entrer Mayamé dans sa tente et plongea ses yeux dans les siens. Mayamé senti qu’elle pouvait lui conter son aventure et lui raconta en détail ce qui s’était passé avec Vissia, ainsi que la proposition qu’elle avait reçu. Il l’écouta attentivement et quand elle lui fit part de son élan et de son ressenti, il ferma les yeux. Il jeta dans son feu une poudre étrange qui fit crépiter les flammes et rentra dans une transe profonde. Mayamé le regardait avec curiosité. D’habitude cette attitude était réservée aux adultes important, comme le chef du village ou lors de très grandes occasions, comme un déménagement de camp. Elle attendit patiemment qu’il finisse sa cérémonie. Soudain, il ouvrit les yeux et lui dit d’une voix grave:

- Part, mais ne le dit qu’à ta mère car très peu de personne ne peuvent comprendre. Depuis que tu es née, je t’ai suivi et surveillée car je savais que tu avais un destin particulier et aujourd’hui, ce jour est arrivé. Il te faudra beaucoup de courage car tu auras des défis à surmonter, des épreuves qui te confronteront à des choses qui ne ressemblent en rien au monde que tu connais. Ta mère te préparera une besace avec une gourde, une couverture et un remède médicinal que je vais te concocter. Sache que tous les jours je me connecterai à toi et si tu as besoin d’aide appelle l’esprit de l’aigle, il te protègera. Va parler à ta mère, dis-lui que tu as ma bénédiction. Demain à l’aube tu partiras. Viens me trouver avant de partir vers ta destinée, je te donnerai la crème miraculeuse.

Mayamé, songeuse, sorti du tipi du chamane et alla retrouver sa mère qui finissait de tisser une besace. Elle lui raconta aussi toute l’histoire. Sa mère la regarda intensément et lui dit :

- Depuis que tu es née, je sais que tu as un destin particulier. J’espérai juste que ce soit le plus tard possible. Accomplit ta destinée et reviens me voir. Tous les matins, à l’aube j’irai laver le linge au bord de la rivière. Je laisserai à chaque fois un tissu au bout d’un bâton où je coudrai chaque jour une perle sacrée. Ce tissu te sera utile pour retrouver le camp et me retrouver. Je te laisse ma tunique préférée, elle t’accompagnera et nous permettra de rester liées l’une à l’autre. Tu as une grande force et une grande sagesse. Fais en bon usage. Demain je t’accompagnerai jusqu’à la rivière. Rappelle-toi que mon amour sera toujours là et que tu peux être fière d’être qui tu es.

Il était tard, le soleil se couchait. Toute la tribu était rassemblait autour du feu. Mayamé prépara sa besace et alla retrouver le clan. Elle se concentra intensément pour graver dans son esprit cette dernière nuit au camp. Elle sentait que son voyage serait long et durerai longtemps. Elle apprécia chaque instant, et se laissa imprégnée par la musique transcendante et les gouts si particuliers des plats du clan. Son sommeil fut très agité cette nuit-là car elle prit conscience qu’à partir du lendemain sa vie ne serait plus jamais comme avant.

Quand le soleil commença à se lever, elle sentit une nouvelle énergie s’activer en elle. Elle sorti de sa couche, mit la belle tunique que sa mère lui avait donné et vérifia sa besace. Sa mère la rejoint, lui montra comment plier sa couverture et lui donna un couteau pointu au manche en cuire avec une étoile à 5 branches gravé dessus.

- Prend ce couteau, il appartenait à ton père, un très grand guerrier, mais sache que ta plus grande arme est ton courage, ta vigilance et ta sagesse

Elle lui donna aussi de la viande séchée que Mayamé mit dans son sac. Puis avec sa mère, elle alla dans le tipi du chamane. Celui-ci les attendait. Il lui donna le baume en lui précisant qu’une goutte suffirait à soigner une blessure physique, puis vérifia qu’elle maitrisait l’art de faire du feu.

- Tu es prête maintenant, mais avant que tu ne partes, je veux te donner quelque chose de très spécial. C’est un collier avec à son bout une plume d’aigle. Garde cette plume toujours précieusement avec toi – c’est ce qui nous relie – Si tu en sens le besoin, plante la plume dans la terre et tourne la 3 fois en prononçant mon nom SHI-WA-GA. A ce moment-là, je serai alors connecté à toi.

Mayamé écouta attentivement. C’était la première fois qu’elle entendait le nom du chamane. Elle le remercia en le regardant dans les yeux et vit le regard de l’aigle en lui. Elle se senti directement connecté à lui et eut la certitude qu’elle pourrait compter sur lui.

Elle sortit et comme prévue sa mère l’accompagna jusqu’à la rivière. Apres une embrassade émouvante, sa mère rejoint le camp et Mayamé se laissa portée par le ruisseau.


Chapitre 5

Mayamé retrouva Vissia. Elle était en joie, même si, au fond d’elle, elle sentait que de grandes épreuves les attendaient. Vissia fut aussi très ému de la revoir.

- Nous avons beaucoup de chemin à faire et de grandes aventures à vivre. Tu es prête ?

- Je l’ai toujours été

Lui répondit- elle avec un grand sourire

- Alors allons-y !

Elle sauta sur son dos et s’accrocha à sa crinière, sa besace dans son dos. Vissia galopa et semblait savoir exactement où il allait. Mayamé sentait le vent lui effleurer la peau et cela aiguisa ses sens. Elle voyait le paysage défilait devant elle et vivait avec exaltation et confiance ce moment.

Bientôt la plaine fit place à une forêt. Vissia ralenti et s’arrêta devant l’entrée sombre.

- Nous allons traverser un endroit spécial. Cette forêt requiert beaucoup de vigilance car de sombres esprits y habitent. Reposons nous, le soleil va se coucher. Il n’est pas bon de s’y aventurer la nuit.

Ils se posèrent à l’entrée de la forêt, sous un grand arbre. Vissia mangea un peu d’herbe qui se trouvait sous l’arbre et se coucha. Mayamé mangea un morceau de viande séchée, prit sa couverture et s’étendit, collée entre les pattes de Vissia. C’était la première fois qu’elle dormait loin de sa tribu et cela la fit frissonner. Elle pensa à sa mère, à la forêt qui se tenait devant elle, sombre et puissante. Elle pensa au chamane en caressant la plume autour de son cou. Elle se sentait effrayée et en même temps, elle était sure d’être là où elle devait être.

- Ta peur est normale, Mayamé, mais elle ne doit pas te paralyser. Elle te rappelle d’être vigilante. Tu es issue d’une grande lignée et cette sensation d’être à la juste place confirme que tu es sur ta destinée. Reposes toi, de grandes épreuves nous attendent.

Cette nuit-là, Mayamé eut encore des rêves agités. Elle vit des animaux qu’elle ne connaissait pas la pourchasser ; elle vit de grands hommes aux tenues étranges, vivant sur une montagne, pousser des cris stridents et rauques, aux gestes incertains, sortir des armes pointues, comme pour aller se battre. Elle vit aussi l’aigle la regarder profondément et planait au-dessus d’elle comme pour la protéger.


Chapitre 5

Lorsque le soleil se leva, Vissia réveilla doucement Mayamé. Il lui apporta des baies qu’elle mangea avec plaisir. Elle but un peu d’eau et grimpa sur le dos de Vissia.

L’entrée dans la grande forêt la fit frissonner. De arbres immenses ponctuaient le chemin et cachaient le soleil.

Bien vite la lumière fit place à une ombre inquiétante. Des bruits inconnus firent leur apparition. Vissia avançait tranquillement, au pas, comme si il évitait par sa course de rajouter un bruit familier qui aurait pu les faire repérer.

Plus ils s’enfonçaient dans le bois, plus Mayamé se sentait épiée. Une profonde angoisse commença à s’insinuait en elle. Elle, qui d’habitude était si joyeuse et confiante en la vie, se sentait perdue et apeurée. Elle pensa à sa mère, se demandant ce qu’elle faisait. Une grande tristesse lui vint. Elle serra fort la crinière de Vissia, n’osant à peine respirer ou prononcé un mot.

Vissia senti sa détresse et lui dit par pensée

- Mayamé, courageuse fille des plaines, garde ton calme. Relies toi au son de mon pas. Calque ta respiration au bruit de mes sabots et concentres toi dessus.

Mayamé écouta attentivement le bruit feutré des sabots de Vissia. Elle senti sa respiration se calmer et tout en fermant les yeux, elle se concentra sur son corps. Progressivement son souffle suivit les pas de Vissia. Elle fit corps avec Vissia et senti une douce chaleur l’envahir. Doucement elle ouvrit les yeux et son regard se posa sur l’immensité d’arbres qui ponctuaient la forêt. Elle voyait, sentait, ressentait toute cette énergie qui émanait du lieu. Les couleurs ondulaient et elle commençait à percevoir les infimes lumières et détails qui faisaient que chaque arbre était unique. Elle entendait l’onde qui se propageait et formait une musique envoutante.

Maintenant cette forêt ne lui faisait plus peur, elle l’émerveillait.

- Sois vigilante, Mayamé, cette forêt n’est pas si enchanteresse qu’elle n’y parait. De drôle de créatures peuplent ce lieu et certaines ne sont pas si aimables que ça….

Mayamé affuta son regard et vit de petites ombres furtives passés rapidement

- Ces êtres peuplent cet endroit. Certains sont pacifiques et très peureux, mais d’autres peuvent être cruels et mal attentionnés. Restons prudent et calme. C’est pour cela que j’avance doucement. Il nous faut garder toute notre mesure pour traverser et dépasser ce lieu.

Plus ils avançaient et plus la notion du temps s’évanouissait. Mayamé ne savait plus si on était le jour, la nuit, depuis combien de temps elle était dans cette forêt.

- Le temps n’a pas d’importance, seul la progression compte.

Au bout d’un moment, Vissia décida de s’arrêter. Mayamé entendit un léger bruit d’eau, et ses yeux s’étant adapté à l’obscurité, elle put remarquer un léger courant d’eau juste à deux pas de leur halte. Elle se saisit de sa gourde pour la remplir.

- Sois vigilante, chère enfant, car comme je te l’ai dit cet endroit est spécial et tu ne sais pas qui ton chemin va croiser

- Mais cher Vissia, tu es là, je n’ai rien à craindre ? Et puis je suis à seulement deux pas de toi.

- La prudence est de mise et tant que tu n’es pas sur mon dos à progresser sur le chemin, il te faut rester sur tes gardes

Mayamé écoutant la sagesse de Vissia emporta sa besace pour aller au cours d’eau.

Alors qu’elle remplissait sa gourde, elle sentit deux yeux l’observer. Méfiante, elle se retourna, mais ne vit rien. Pourtant elle ressentait une menace planer autour d’elle. Elle sorti délicatement son couteau de la besace et le garda dans sa main. A peine la gourde remise, qu’elle sentit une odeur putride. Serrant son poignard, elle se retourna d’un coup, pour voir juste à temps, un chacal bavant venir vers elle. Il lui fit face, la regardant dans les yeux. La peur la submergea, la figea, car elle sut que cet être lui voulait du mal. Il bondit sur elle et lui mordit le mollet. Un cri de stupeur sortit de sa bouche. Elle tenait toujours son arme à la main et essaya de se défendre, mais le couteau ne fit que fendre l’air. Du sang coulait de sa plaie et une profonde douleur l’envahie. Le chacal semblait sourire, comme si les vaines gesticulations de sa proie ne faisaient qu’amplifier sa victoire. Mayamé se sentait démunie au point qu’elle s’écroula, car la douleur était trop intense. En tombant elle fit choir le poignard, laissant entrevoir le pentacle qui se mit à briller. Le chacal, éblouit, poussa un glapissement de détresse et s’enfuit brusquement.

Réveillé en sursaut par le cri de la bête, Vissia fonça vers Mayamé. Il vit la pauvre jeune fille étendu par terre, les yeux terrifiés, se tenant le mollet baigné de sang. Elle semblait évanouît et considérablement effrayée. Doucement, il la ramena sur le chemin. Il posa sa tête sur son front pour l’apaiser mais elle délirait à cause de la peur et de la douleur. Il sorti de la besace le baume médicinal et essaya de l’ouvrir, mais ses sabots l’en empêchaient. Alors il vit son collier et avec ses dents entreprit de caresser ses joues avec la plume. La plume eut un effet apaisant sur Mayamé. Constatant qu’elle se calmait, il lui indiqua le baume. Mayamé, encore tremblante de douleur, réussi à l’ouvrir et s’appliqua la pommade qui eut, de suite, un effet tranquillisant. Elle s’endormit. Vissia, contrarié par cette mésaventure et son propre manque de vigilance, garda l’œil ouvert à surveiller son amie.

Quand elle se réveilla, son mollet était cicatrisé. Elle but une grande gorgée d’eau et mangea un peu de viande séchée, ce qui eut pour effet de la requinquer.

- Bel enfant, te voilà réveillée. Tu es sur le chemin, guérie grâce à ton baume. Quand tu es parti remplir ta gourde, la forêt a eu comme raison de moi et je me suis endormi. C’est le cri de la bête qui m’a réveillé. Elle est partie et semblait effrayée – tu n’as plus rien à craindre maintenant. Que s’est-il passé ?

- Oh mon Vissia, j’ai eu si peur. Cette créature démente est arrivée sur moi, si subtilement, que si tu ne m’avais pas mis en garde, elle m’aurait mangé à l’heure qu’il est. Heureusement que j’avais les sens éveillés car j’ai eu l’idée de sortir mon couteau, quand j’ai senti cette présence malveillante. Malheureusement, elle a été rapide et m’a blessé à la jambe. La douleur a été si intense que j’en ai perdu mon arme. Je percevais qu’elle allait me dévorée et je me sentais démunie, finie, surtout quand le couteau est tombé. Et puis tu es venue.

- Je crois que ce poignard est spécial. Il doit y avoir une protection. Car j’ai entendu la bête hurlait et quand je suis arrivé, la créature avait disparu. Ce cri était un cri de peur, j’en suis sûr.

- Oui tu dois avoir raison – j’invoquerai le chamane tout à l’heure. Mais maintenant partons. Cet endroit me donne froid dans le dos.

Mayamé monta sur le dos de Vissia et ils continuèrent le chemin. Et, tout en faisant le moins de bruit possible, Vissia accéléra le pas.

La forêt s’assombrissait de plus en plus, comme si le fait d’avoir été en contact avec des êtres sombres teintaient l’ambiance de lourdeur. Le temps semblait figé. Mayamé sentait de plus en plus la pesanteur du lieu. Elle se concentrait sur sa respiration comme Vissia lui avait expliqué. Bientôt la verdure disparut et fut remplacé par des troncs vides et alignés. Il ne semblait plus y avoir de vivant, juste des cailloux et des pierres qui jalonnaient les arbres. Le chemin lui-même sembla plus petit et sinueux. Vissia devait de plus en plus se concentrer pour ne pas buter sur des branches ou de petites pierres pointues. Cela les ralentissaient et mettaient leur moral en berne. Ils ne se parlaient pas et se concentraient l’un et l’autre sur leur avancé.

Cela sembla durer un moment interminable. Quand soudain, un croisement apparut devant eux. Deux chemins se présentaient : l’une sombre dans la continuité du décor et l’autre où l’on pouvait apercevoir la lumière réconfortante du soleil.

Malgré un état d’esprit défaitiste, Vissia choisi la route lumineuse et ils quittèrent la sombre forêt.



Chapitre 6

Au sortie de la forêt, il faisait nuit. Ils trouvèrent une grotte paisible à côté d’un ruisseau. Vissia proposa de s’y arrêter pour se reposer.

Mayamé entreprit de faire du feu car il commençait à faire froid. Puis ils se blottirent l’un contre l’autre, heureux de se retrouver dans la douce présence de l’autre et un endroit serein.

Apaisée, Mayamé sorti son collier et posa la plume sur la terre comme lui avait appris le chamane. Elle se concentra pour se rappeler les consignes. Avec aplomb, elle invoqua par 3 fois Shiwaga en faisant tourner par 3 fois sa plume. Elle sentit sa tête se remplir de brume comme si quelqu’un essayait de pénétrait son esprit – puis elle vit les yeux d’aigle du chamane.

- Bonjour Mayamé, je t’attendais – lui dit le chamane – comment vas-tu ?

Mayamé entreprit de lui raconter sa mésaventure en forêt, le couteau qui avait fait fuir la bête, l’ambiance pesante de cette forêt, les deux chemins et leur arrivé dans cette grotte. Le chamane l’écouta attentivement. Il lui conseilla de remettre de la pommade sur le mollet afin que la cicatrice disparaisse. Il lui dit aussi qu’il avait déjà entendu parler de cette forêt car de nombreuses légendes évoquaient un lieu sombre aux créatures terrifiantes et à l’ambiance si lourde qu’elle envahissait la vie. Il la félicita pour son courage d’avoir traversé et d’être sorti de ce lieu en ayant fait preuve de rigueur et de concentration.

- Quant au couteau, tout cela est bien étrange. Tu me dis que tu as été attaqué par la bête mais quand le poignard est tombé, elle a hurlé de frayeur. Cette arme semble protéger son destinataire.

- Ca appartenait à mon père. Ma mère me l’a donné avant de partir en précisant que le courage est une bien plus grande arme que l’arme en elle-même.

- Y a-t-il un dessin sur le manche ?

- Oui c’est un rond avec une étoile à 5 branches

- Un pentacle !!!!!!! - Ton père était un grand guerrier – il a eu affaire à de nombreux ennemis très puissants et il s’en est toujours sorti, comme si il était protégé. En fait le pentacle est bien plus puissant que l’arme en elle-même. Ta mère a bien fait de te la donner, cela te sera d’une aide précieuse. N’hésites pas à te reconnecter à elle, quand tu manques d’énergie ou quand tu te sens perdue et seule. Dès que tu en as besoin il te suffit de penser à elle et tu ressentiras tout son amour

Rien que d’y pensé Mayamé ressenti une forte chaleur douce l’enveloppait. Elle sentait cet amour dans chaque cellule de son corps.

- Bien, Mayamé je vais te laisser car cette connexion me fatigue énormément- Sois fière de toi – tu es en train d’accomplir des miracles.

Mayamé senti un vide dans sa tête – en un instant la communication avec le chamane avait disparu.

Elle se sentit aussi envahi par une immense fatigue. Elle s’allongea entre les jambes de Vissia et bercé par l’amour de sa mère et les paroles bienveillantes du chamane, s’endormi.


Chapitre 7

Quand Mayamé se réveilla, elle vit Vissia debout et à ses côtés des baies sucrées qu’elle s’empressa de savourer. Elle senti la chaleur lui picorait la peau et elle trouva cela agréable. En sortant de la grotte, elle put remarquer le magnifique soleil rayonnant dans le ciel. Cela la remplie de joie et elle s’exclama avec un grand sourire

- Ola Vissia, il est temps de repartir, le monde nous attend !

Vissia était moins enthousiaste, mais la vue de Mayamé heureuse et bondissante l’enveloppa de ravissement. La spontanéité enfantine de Mayamé était une grande force.

Le chemin qu’ils empruntèrent était désertique. Pas un seul coin d’ombre et de verdure. Mayamé qui avait souffert de l’ombre de la forêt restait enthousiaste. Les rayons du soleil, loin de l’accabler lui procurait un élan vitale qui lui donnait une force de vie qu’elle transmettait à Vissia.

- Peux-tu me parler de Ekléya ? lui demanda-t-elle soudain

- Ekléya est mon ami le plus cher. Il a été fait prisonnier par une horde de brute.

- Ah ! répondit-elle, songeant au rêve qu’elle avait fait la nuit, juste avant la traversée de la forêt.

- Je les ai suivis dans l’espoir de le délivrer mais ils ont escaladé une montagne et je n’ai pas pu la franchir. Je crois qu’il court un grand danger…

Mayamé senti beaucoup d’inquiétude et de tristesse chez son ami. Cela la laissa pensive et elle se rendit compte qu’elle avait faim. Elle mangea des bouts de viandes séchées et en proposa à Vissia qui déclina. Il voulait traverser le plus rapidement ce désert et surtout ne pas perdre de temps dans des arrêts qu’il jugeait dangereux. Le paysage ne changeait pas et Mayamé senti l’amertume l’envahir. Elle ressentait du dégoût pour cet endroit qui semblait impassible.

- Ne te laisse pas envahir par tes émotions. Tes émotions te gouvernent et t’empêchent d’être vigilante. Ce lieu est menaçant, je ressens un fourbe danger s’approcher. J’ai besoin de toute ton attention pour le traverser.

Vissia continuai sa route avec Mayamé sur son dos. Il la sentait concentré. Mayamé fermait les yeux et ressentais les émotions glissaient en elle. Plus elle s’en détachait, plus elle se sentait libre et plus ses sens s’aiguisaient.

Soudain elle cria. Vissia s’arrêta se demandant ce qu’il se passait. A ce moment-là il senti sous ses pattes quelque chose se mouvoir. C’était glissant, sinueux, tortueux. Vissia sentit une piqure à sa patte de devant et une douleur aigue l’écrasa. Il s’écroula.

Mayamé, qui était connecté à ses sens, se laissa glisser de Vissia, si bien que, quand Vissia tomba, elle ne se fit pas mal. Elle attrapa son poignard. Elle vit alors un énorme serpent, d’une longueur incroyable. Son corps semblait constamment s’allonger. Le serpent la fixa de ses grands yeux et se raidit. Il lui semblait qu’il essayait de rentrer en communication avec elle. Mais elle sentait, son instinct en alerte, qu’il ne fallait pas qu’elle ne se laisse pas hypnotiser. Elle vit Vissia à terre et vit qu’il respirait. Cela la soulagea, même si elle savait qu’il fallait qu’elle agisse vite. Elle prit sa gourde et bu un peu d’eau, tout en fixant le serpent. Elle se sentit rempli de courage. Puis d’un coup, montra le manche du poignard et dirigea le pentacle devant le serpent. Celui-ci eut un mouvement de recul, ses yeux enflèrent et il disparut dans la terre comme il était venu.

Mayamé s’assit à côté de Vissia. Elle le voyait respirer lentement et comprit que le temps lui était compter car le poison était en train de contaminer son sang. Elle ouvrit la bouche de Vissia et lui mit la gourde. Elle appuya sur la gourde 3 fois pour que Vissia boive. Puis elle inspecta les pattes de Vissia pour trouver où le serpent l’avait mordu. Aux piqures elle écréma une lampée de baume qu’elle étala sur toute la longueur de la patte. Elle entoura Vissia de ses bras et se rappelant de l’amour de sa mère lui prodigua des soins et des caresses qui l’enveloppèrent d’amour. Prise d’une soudaine inspiration, elle dessina avec le couteau un grand cercle autour de Vissia, déposa sur son corps le pentacle et s’endormi épuisée en entourant Vissia de sa couverture.

Alors que le soleil se levait, elle entendit un bruit de sabot. Se réveillant d’un bond, elle vit Vissia bondir, jouant avec ses pattes. Elle le regarda émue. Son ami, tellement heureux d’être encore en vie, lui dit :

- Mayamé, regarde, je suis vivant, vivant !!!! – Tous mes membres fonctionnent à merveille – C’est comme si j’avais rajeunit – Grâce à toi, je suis toujours en vie – youhou !

Mayamé très émue sauta sur Vissia et ils parcoururent le désert au galop. Vissia ne se lassait pas de galoper et Mayamé retrouva la joie de sentir le vent chatouiller sa peau et cette folle sensation de liberté. Elle riait de bon cœur de retrouver son ami si joyeux.

Ils filèrent tellement vite qu’ils ne se rendirent même plus compte que le désert disparaissait vers un paysage plus verdoyant jusqu’au moment où une énorme montagne leur barra le chemin.



Chapitre 8

- Nos chemins s’arrêtent ici Mayamé. Je ne peux plus t’accompagner. La montagne doit être gravie par des êtres humains qui peuvent s’agripper aux pierres. Je t’attendrais ici, avec Ekléya. J’ai confiance en toi car, même si le danger est grand, tu m’as montré ton courage et ta sagesse. Tu as fait preuve de bravoure, de cœurs, d’intuition et de discipline. Je t’accompagnerai en pensées Surtout sois vigilante à tes émotions et garde précieusement tes objets dans ta besace. Met avis que tu risques encore d’être surprise par les précieuses qualités de ses objets…

Mayamé sentie une pointe piquer son cœur. Pourquoi Vissia l’abandonnait elle ? Serait-elle à la hauteur ? Elle sentit les doutes s’immisçaient petit à petit dans son esprit.

- Stop ! dit-elle, cela suffit. Je suis destinée à ça. J’ai sauvé Shiva, j’ai affronté des épreuves que j’ai réussies. Les doutes n’ont plus leur place maintenant !

Elle regarda son cher ami qui avait foi en elle

- Avant que l’on se sépare laisse-moi me reconnecter au chamane de ma tribu pour qu’il me prodigue un conseil, car je sens que là-haut je n’aurai plus la possibilité de le faire.

- Très bien. J’ai vu un petit ruisseau au pied de la montagne, tu en profiteras pour remplir ta gourde…

- Quelle bonne idée Vissia !

Ils allèrent au pied de la montagne. Mayamé rempli sa gourde d’eau fraiche et fit le rituel chamanique.

La plume planté dans la terre, elle la tourna 3 fois et invoqua 3 fois d’une voie puissante et forte Shiwaga. Comme auparavant, sa tête se remplit de brume. Elle sentit le chamane se connecter à elle et vit ses yeux d’aigle

- Mayamé, tu m’as appelé d’une voie forte et puissante. Est-ce toi ?

- Oui, c’est moi ! j’ai besoin de conseil car nous sommes au pied de la montagne et je dois continuer seule maintenant

- Oui, tu dois accomplir ta destinée. C’est ainsi.

- Que peux-tu me dire pour m’aider ?

- Chaque être a un point faible et même ceux qui ressemblent à des brutes peuvent être vaincus. A toi d’observer et de trouver…. Tu as aussi des objets magiques dans ta besace, le poignard bien sûr, le baume guérisseur mais d’autres peuvent te surprendre…

- Oui, je crois aussi que la gourde ramène à la vie. J’ai fait boire Vissia alors qu’il avait été empoisonné par un serpent et le revoilà plus fringuant et dynamique qu’avant. Comme si il avait rajeunit !

Le chamane l’écouta pensif….

- Ta mère est une guérisseuse, elle t’a donné des objets d’une grande valeur. Mais toute la magie ne peut marcher que si on l’utilise avec le cœur… Tu comprends ?

- Oui, à ce moment j’étais très concentrée et présente dans ce que je faisais – c’est comme si je savais exactement quoi faire et mes gestes étaient précis.

Décidément cette jeune fille le surprenait. Il sentait émanait d’elle une force nouvelle, empreint de sureté et en même temps d’humilité.

- Les hordes de brutes que tu dois affronter sont impressionnants mais si tu sais garder ton calme, tu surpasseras leurs démences….

- Merci beaucoup des conseils

- Attend, juste avant, fait attention à la montagne. D’autres dangers existent avant d’arriver au but. Garde ta vigilance et ta sérénité et surtout fies toi à ton intuition, surtout si celle-ci est déraisonnable. Bonne chance !

Mayamé resta songeuse et se demanda ce que le chamane avait voulu dire… La horde de brut était suffisamment terrifiante pour ne pas en rajouter avec d’autres dangers… qu’avait-il voulu dire ? Comme elle sentit que son cerveau cherchait à deviner l’inexplicable, elle alla voir Vissia

- Voilà, je suis prête

- Je reste à cet endroit et je t’attendrai le temps qu’il faut

- Merci Vissia, je vais faire au mieux et je te rejoins avec Ekléya

- Bonne chance !



Chapitre 9

Mayamé prit le petit chemin qui se dressait devant elle. Il y avait juste la place d’une personne fluide et il fallait être vigilent car de nombreux petits cailloux glissants, parsemaient le sentier.

Elle marchait tranquillement. De temps à autre elle entendait des cris perçants dans le ciel, qui lui glaçaient le dos. Elle arriva au bout du chemin et se retrouva sur une paroi où une corde indiquait la poursuite de la route. Le chemin continuait par la roche. Il y avait des petits trous qui indiquaient l’emplacement des pieds et des mains. La paroi était suffisamment haute pour sentir que, si elle tombait elle s’écraserait sur le sol. Elle fit une pause pour se ressourcer. Elle but un peu d’eau pour se redonner de la force, mais cela ne suffit pas, car les cris perçant des rapaces la faisaient frissonner. Elle ferma les yeux, pris une grande inspiration et se reconnecta à sa mère. Son amour l’envahi. Elle rouvrit les yeux, avec une nouvelle force en elle. Elle n’était plus seule, elle sentait sa mère en elle qui la guidait avec amour. Alors qu’elle allait repartir, elle senti qu’il fallait qu’elle s’enveloppe de sa couverture.

- Quelle idée saugrenue se dit-elle. Je vais avoir trop chaud et j’ai besoin d’avoir de la souplesse et de l’ampleur dans mes mouvements…

Puis elle se rappela les paroles du chamane et décida d’écouter cette petite voix folle. A peine s’entoura-t-elle de la couverture qu’elle ressenti un rapace fondre sur elle et brusquement changer de cap. Comme si elle avait disparu au dernier moment…. Elle avança donc doucement sur la paroi entourée de sa couverture /cape d’invisibilité. Plusieurs fois des rapaces la frôlèrent mais aucun ne foncèrent sur elle alors qu’elle était une proie si facile…

Au bout d’un moment la roche s’agrandit et fit place à une plateforme. Elle vit des os jetaient à terre et senti une forte odeur repoussante. Des cris arrivèrent à ses oreilles. C’étaient des voies d’Hommes qui criaient les uns sur les autres de manières gutturales. Elle ressentait beaucoup d’animosité dans ses voix. Elle avança doucement sur la plateforme qui s’ouvrait de plus en plus. Elle arriva devant une plaine et vit un grand feu où les cris se firent plus forts. A côté de l’entrée elle vit un buisson suffisamment dense et profond pour qu’elle puisse s’y glissait et observer ce qu’il se jouait devant elle.

Et ce qu’elle vit la glaça d’effroi. Elle vit des hommes mi-homme mi- bête qui poussaient des hurlements autour d’un feu. Ses créatures biscornu aux muscles prépondérants semblaient débattre et montraient du doigt un jeune homme étendu à terre, inconscient. Elle sut, de suite que c’était Ekléya. Il émanait de lui une lumière sereine et brillante. Elle pressentait une urgence. Elle sentit la panique et le découragement l’envahirent. Que pouvait-elle faire, elle, Mayamé, jeune fille frêle et seule ? Puis les paroles du chamane revinrent à son esprit. Elle se calma et revint à sa respiration. Observer ce qu’il se passe. Personne n’est infaillible. Elle observa attentivement et un plan se dessina dans sa tête. Elle but une gorgée d’eau et senti le courage et la force revenir en elle.

Grace à sa couverture /cape elle s’extirpa du buisson et s’approcha d’Ekléya. Personne ne l’avait remarqué car ils étaient tous complétement préoccupés à débattre et grogner. Il était étendu par terre couvert de plaies purulentes. Elle mit du baume sur chacune de ses blessures et lui donna des gorgées d’eau. Le jeune homme revint à lui et vit Mayamé lui sourire.

- Je suis Mayamé, lui chuchota-t-elle dans l’oreille. Je suis venue te sauver de ses barbares. Pour l’instant ils ne te voient pas car ils sont préoccupés et que j’ai ma cape d’invisibilité qui nous protège. Je vais retourner dans le buisson juste derrière et tu me rejoindras au signal.

Ekléya sourit et lui fit un signe de tête avant de refermer ses yeux.

Elle retourna à son buisson, prit une grande inspiration et mit son plan à exécution. Elle jeta les tranches de viandes séchées loin et dans tous les sens. Elle en avait beaucoup et cela créa un schisme dans la horde.

Les brutes en proie à une faim intense se jetèrent sur les morceaux de viandes ce qui fit une grande agitation.

Ekléya suivit le plan de Mayamé et discrètement la retrouva dans le buisson.

Les brutes criaient, grognaient et se battaient pour récupérer les morceaux de viande. Plus personne ne pensait au garçon et tous se jetaient sur la nourriture.

Mayamé entraina Ekléya vers la sortie en prenant soin de se cacher. Juste avant de partir et malgré l’urgence de la situation, elle sentit qu’elle devait utiliser le poignard pour les protéger. Sa petite voix lui indiqua de marquer le sol à l’entrée de la plateforme, en faisant un grand trait pour séparer les deux lieux.

A peine eut elle finit, qu’elle entendit le silence. Les brutes ne grognaient plus. Ils regardaient tous dans sa direction. Elle s’aperçut qu’elle n’avait plus sa couverture sur elle et qu’elle était visible. Elle entraina Ekléya, qui grâce à la gourde avait repris une vitalité et ils partirent en direction de la paroi rocheuse. Les brutes coururent vers eux, arme tranchante à la main, mais ils furent arrêtés par le trait fait au couteau comme si cette ligne était un mur infranchissable. Mayamé les entendait rugir et hurlé. Elle se concentra sur sa respiration car elle devait continuer à garder sa vigilance. Comment faire pour descendre et retrouver Vissia ? C’est alors qu’Ekléya lui montra un passage caché.

- Je me souviens que les brutes m’ont emmené par là. Bien qu’ils m’aient assommé, j’ai pu entrevoir entre 2 sommeils ce chemin. Viens !

Mayamé suivi Ekléya. Ils descendirent un grand escalier en colimaçon qui tournait, tournait, tournait. Mayamé sentit sa tête tourbillonner et faillit tomber. Ekléya la retint et lui serra la main

- Tu m’as sauvé, à mon tour de t’aider.

Il prononça un son et des milliers de lucioles illuminèrent l’escalier.

- Ensemble, on est plus fort !

Ils arrivèrent devant une grande porte. Mayamé se demanda comment ils allaient sortir, mais Ekléya mis sa main dans un trou et tira une poignée. La porte s’ouvrit. Ils étaient en bas de la montagne et le soleil brillait.

Mais où est Vissia ? Et comment le retrouver ? Mayamé semblait désorientée et perdu. Elle but une gorgée de sa gourde et appela à elle l’amour de sa mère. Elle sentit aussitôt l’énergie de vie revenir en elle.

- Vissia nous attend, vient on va le rejoindre, il sera tellement heureux de nous retrouver

Ils marchèrent le long d’un sentier qui jouxtait la montagne et à un croisement du chemin, se trouvèrent nez à nez avec Vissia.

- Vissia ! crient en cœur Mayamé et Ekléya

- Je vous ai entendu m’appelait et j’ai compris que vous étiez sorti de l’autre côté de la montagne. J’ai galopé le plus vite possible pour vous retrouver

Ekléya pris dans ses bras son brave Vissia. Il posa doucement sa tête sur le front du cheval

- Comme tu m’as manqué !

- Et moi, j’ai eu si peur …

Mayamé les regardaient avec tendresse. Elle pensait elle aussi aux retrouvailles avec sa mère et sa tribu.

- Maintenant que ma mission est accomplie, dit-elle, j’aimerai retourner dans mon camp

- Je comprends dit Ekléya avec une pointe de tristesse.

Mayamé comprit que quelque chose de terrible était arrivé à Ekléya et qu’il n’avait plus de camp

- Ekléya, que se passe-t-il ? qu’est ce qui te rend si triste d’un coup ?

Alors Ekléya raconta la horde de brute qui avait rasé son camp. Tous les tipis brulaient, tous les gens tuaient. Il n’avait pas compris pourquoi lui en avait réchappé. Apparemment il émanait quelque chose de lui de spécial qui fait que les brutes avaient préférés le ramener avec lui.

Mayamé senti une profonde tristesse. Elle comprenait tellement l’importance de l’amour et du lien qui unit chaque être.

- Vient dans mon camp, dit-elle soudain. Tu ne manqueras pas d’amour. Et il y a aussi de la place pour Vissia. Tout le monde sera heureux de vous accueillir

Mayamé senti que sa réponse était juste. Elle senti aussi la joie et la vie revenir en Ekléya. Il émanait de lui une force puissante.

- Je suis sure que notre chamane sera heureux de t’accueillir dans son tipi. Il n’a pas d’enfant, ni d’apprenti. Il sera content de t’apprendre ses savoirs.

Ekléya sentit montée une lui un élan puissant. Apprendre le chamanisme ? Oui il sentait au fond de lui que c’était juste, que sa place était là-bas. Pour toute réponse il lui fit un profond sourire remplit de gratitude et d’amour.


Chapitre 10

Le chemin du retour se fit joyeusement.

Vissia très inspiré, entreprit une nouvelle direction qui les fit passer par de magnifiques plaines aux couleurs ondoyantes.

C’est comme si le fait de retrouver son ami avait donné plus de puissance à Vissia. Il galopa sans s’arrêter à travers les plaines, ses deux amis sur son dos. On aurait dit qu’il avait des ailes.

Ekléya et Mayamé firent plus ample connaissance et se trouvèrent de nombreux points communs. Ils riaient beaucoup.

Enfin ils arrivèrent à la rivière du camp. Là où tout avait commencé. Là où l’attendait la mère d’Ayamé.

Elle vit le tissu accroché à un bâton, tel un drapeau, rempli de perles. Il y en avait des dizaines, des centaines. En voyant toutes ses perles, Mayamé prit conscience qu’elle était parti longtemps, très longtemps. Un pincement se fit en elle. La reconnaîtra-t-on ?

Ekléya sentant son ami empli de doutes et de tristesse, lui prit la main et lui dit

- Allez, on y va !

En sentant la main d’Ekléya dans la sienne, Mayamé repris courage et se dirigea vers sa tribu.

Elle vit sa mère tresser un panier, pensive. Puis d’un coup son visage se tourna dans sa direction et elle courut voir sa fille

- Ma fille, ma fille, ma fille est revenue !!!!!

Elle criait de joie et des larmes inondaient son visage. Elle enlaça si fort sa fille, qu’Ayamé crut étouffer. Puis elle l’a relâcha et lui dit

- Comme tu as grandi, comme tu es devenue belle. Et cette force en toi et si puissante qu’on pourrait la palpait !

- Maman, répondit Ayamé en souriant, je te présente Ekléya. C’est le garçon que j’ai secouru. Il n’a plus d’endroit où vivre, alors je lui ai proposé de venir chez nous, dans notre camp

Les cris de joies avaient créé un attroupement. Le chamane s’était rapproché. Quand il vit Ekléya il eut un temps d’arrêt et des larmes lui montèrent aux yeux

- Te voilà enfin ! toute ma vie je t’ai attendu- Tu es celui qui m’a été envoyé pour que je t’apprenne mon savoir. Je te reconnais !

Ekleya et le chamane se tombèrent dans les bras émues l’un et l’autre de s’être retrouver

Le soir un grand festin eut lieu en l’honneur d’Ayamé, d’Ekléya et de Vissia et tous écoutèrent attentivement l’aventure extraordinaire de la petite Mayamé qui par son courage et sa foi avait réussi à surmonter les dangers.


FIN

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